Une signalétique unique pour un village camarguais

La signalétique originale du Cailar a été créée par l’artiste François Boisrond en 1995, l’un des tenants de la Figuration libre.

L'idée de confier la signalétique à un artiste comme François Boisrond - une première - revient à Jean-Marie Bénézet qui depuis 1988 organisait chaque mois d'août, à la maison du peuple, une exposition d'Art Contemporain. Cette année-là, la Fondation de France parraine des projets liant des artistes et des petites communes. Les panneaux sont créés et installés dans les rues du village signalant commerces et points d’intérêts.

En 2020, tous les panneaux sont réhabilités, certains disparaissent et d’autres apparaissent, un patrimoine

« vivant » suivant les aléas de la vie du village.

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08/092020

Des panneaux colorés et vivants

Dès l'entrée du Cailar, la tombe du légendaire taureau baptisé «Le Sanglier*» marque l'identité des lieux.

Vis-à-vis se dresse un large panneau aux allures naïves, annonçant ce village de Petite Camargue imprégné de traditions taurines.

En 1995, on compte 70 autres enseignes disséminées dans les ruelles, icônes tout en humour, illustrant commerces et endroits clefs, du boucher à l'église et, bien sûr, aux arènes.

En 2020 on en retrouve 116 à l’intérieur et 20 à l’extérieur du village ! Sur la place du village, vous retrouverez le plan regroupant l’ensemble des activités et sites signalés au cœur du village ainsi que les activités touristiques se trouvant aux alentours

 

Envie d’en savoir un peu plus !

 

Le style : la Figuration libre

La Figuration Libre est un mouvement artistique essentiellement français du début des années 1980 baptisé ainsi par l'inclassable peintre niçois Ben regroupant Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas et Hervé Di Rosa.

La Figuration libre présente des œuvres souvent animées et toujours colorées, dans le prolongement du "pop art" américain, de l'art brut européen, de la publicité et de la bande dessinée internationales ainsi que d'une forme initiale de street art. Le code des couleurs employés ici, le trait à la fois lisible et doux, l'utilisation de références à des styles graphiques inscrit dans les mémoires, font de cette réalisation une œuvre d'art à la fois marquante et utile. C'est une grammaire des intentions de la figuration libre : simplification des contours, utilisation des couleurs primaires, appel au vocabulaire du dessin enfantin.

C'est la preuve que l'art contemporain peut s'insérer dans la vie quotidienne, lui donner joie et efficacité.

La signalétique du Cailar est une des réalisations essentielles de François Boisrond au sein de la Figuration libre.

 

L’artiste : François Boisrond.

Né en 1959 à Boulogne-Billancourt. Il vit et travaille à Paris ; il enseigne aux Beaux-Arts de Paris depuis 1999. François Boisrond fait partie de ceux qui ont initié le mouvement de la « Figuration Libre » avec Di Rosa, Combas et Blanchard, et défié le bon goût. Nourri de mass-média, de culture populaire et de punk-rock, François Boisrond a beaucoup représenté son quotidien à partir d’aplats de couleurs et d’un trait épuré. Puis sa peinture a évolué vers davantage de virtuosité technique : il revisite les chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art.

Au fil des années, cet artiste issu d’une famille de cinéastes, se sert de la caméra pour peindre : on s’attarde alors dans les hors-champs de l’atelier et on glisse vers de savantes mises en-scène qui prennent autant soin des personnages, des costumes que des décors… Présent dans de nombreuses collections, il est régulièrement exposé dans les institutions (Fondation Cartier en Avignon pour «La Beauté » en 2000, Mudam au Luxembourg et Centre Pompidou en 2007, Villa Tamaris et Musée des Sables d’Olonne en 2012, Beaux-Arts de Paris en 2016, Fonds Hélène et Edouard Leclerc à Landernau en 2018…)

 

 

* La tombe du Sanglier

Les tombes de taureaux de Camargue sont une véritable curiosité. Un bon cocardier (taureau de courses camarguaises) meurt de vieillesse et est ensuite enterré debout. Elles sont situées pour la plupart sur les terres des manadiers (éleveurs). Seule exception, celle du taureau Le Sanglier, à l’entrée du village du Cailar, en l’honneur de ce célèbre cocardier de la manade Fernand Granon (1920 - 1930).