Abdias Maurel dit « Catinat »

La "guerre des camisards" est le soulèvement armé qui mobilisa les protestants des Cévennes et d'une partie de la plaine du Bas-Languedoc contre le pouvoir royal de 1702 à 1705.

On fait traditionnellement commencer cette guerre, ou plus exactement ce que l'on appellera plus tard une guérilla, au 24 juillet 1702, avec l'assassinat de l'abbé du Chaila au Pont-de-Montvert.

Abdias Maurel dit « Catinat » est natif du Cailar , dans le fief de la famille de Baschi d’Aubais, qui a propagé localement la Réforme depuis 1560, il est fils de paysans protestants.

Bon cavalier, connaissant chevaux, taureaux et marais, il s’engage dans une compagnie de Dragons au service du Maréchal Catinat, sous les ordres duquel il sert en Italie. Une fois rentré, ne tarissant pas d’éloge sur ce grand militaire, ses amis le surnommèrent « Catinat »

Il est décrit comme un homme de haute taille, très robuste, farouche, ce qui devait contraster avec la petite taille des chevaux de Camargue qu’il montait. Il avait la réputation d’un soldat courageux, impétueux et bon sabreur.

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14/092020

Le Camisard camarguais 1702-1705

De retour d’Italie en 1702, Catinat entend parler des méfaits d’un autre seigneur local, pourtant protestant, président de consistoire, Gaspard de Calvière, baron de Saint-Côme. Apostat, ayant dénoncé des assemblées et fait commettre des exécutions, la population protestante l’accuse de traîtrise.

Catinat organise un guet-apens près du château de Candiac sur les terres du marquis de Montcalm, « nouveau converti ».

Saint-Côme est tué le 13 août 1702, mais Catinat parvient à s’échapper. Le 7 novembre l’intendant Basville fait rouer vif Pierre Bousanquet du Cailar pour cet assassinat, mettant le feu à la révolte camisarde en Camargue.

 

Le lieutenant de Jean Cavalier

Catinat rejoint alors Jean Cavalier, le plus célèbre des chefs et prophètes camisards, basé à Calvisson en Vaunage qui le nomme son lieutenant. Il participe à tous les combats, suivant Cavalier dans ses refuges cévenols.

Parmi les faits les plus marquants qui lui sont attribués : Déguisé en lieutenant-colonel de dragons avec cinquante camisards également travestis, il se fait ouvrir les portes de Sauve par M. de Vibrac le seigneur qui l’accueille persuadé d’avoir à faire aux soldats poursuivant les fanatiques protestants.

Lorsque les Camisards approchent effectivement, le seigneur demande à Catinat d’aller défendre la ville avec ses hommes. Il s’exécute mais ouvre les portes au lieu de les défendre…

Enfin il ramena pour Cavalier un corps de 200 chevaux de Camargue, dont il prit le commandement, pour mener des combats sur les bords du Rhône. Ce qui assit définitivement sa renommée de chef de guerre chez l’ennemi.

 

La fin de la guerre

Il refusa la reddition de Jean Cavalier, à Calvisson en 1704 mettant fin à la guerre des camisards. Il partit se réfugier en Suisse avec d’autres Camisards dont Ravanel, un autre lieutenant de Cavalier, pour continuer le combat. Rentrant en France pour fédérer une nouvelle armée d’insurgés, il prend la tête avec Ravanel d’un complot ultime destiné à raviver la guérilla, attendant de Grande-Bretagne et de Hollande des renforts qui ne viendront jamais!

Sa tête est mise à prix et Catinat se réfugie à Nîmes avec ses conjurés. Il est arrêté avec les autres en tentant de fuir sous un déguisement Le 24 avril 1705, jugé en deux heures, il est questionné et brulé vif le lendemain, l’intendant du Languedoc Basville étant venu lui-même reconnaître sa prise, pour en être certain, tant l’arrestation de Catinat était importante. Il parla sous la question, sans donner son réseau cependant.

 

Plongez-vous dans l'histoire de Catinat, racontée avec brio par le regretté conteur Michel Falguières.

 

 

Un grand merci à Patricia Carlier, chargée de mission patimoine au PETR Vidourle Camargue pour son aide !